ennui mortel (libre)

Ce doux brouhaha augmentait au fur et à mesure que la salle se remplissait. La sonnerie, stridente, venait de sonner et les couloirs durent acceuillir une débandade d'étudiants affamés. Les cours de français n'étaient décidement pas le fort du jeune homme. Il venait de ressortir, la tête bouillante de nouveaux mots incompréhensibles dont il avait déjà oublié la moitié. Ses affaires vidés à la vas vite dans son casier, il se laissa emporter par le flux des élèves montant vers le réfectoire.

Assis à une table dans un coin d'une fenêtre il mangeait sa pomme, les yeux dans le vague. Tout ce tumulte l'exaspérait, lui qui avait tant besoin d'espace. Ce confinement le laissait en proix à une vive agitation intérieur. Il laissa son regard vagabonder de tables en tables, machouillant le fruit juteux sans attention vraiment. Une bande de garçons s'asseya à sa table, lui lança des regards presque amicaux, soucieux de le tirer de sa solitude. Mais Mathéo n'y fit même pas attention, trop occupé par ses pensées lointaines. Ce n'est que lorsqu'une voix insistante lui parvint qu'il parut enfin s'éveiller. Mais le visage qui s'imposa à lui ne fut pas un de ceux qu'il avait cru.

Malheureusement pour moi, la horde d'étudiants affamé me força à m'engouffrer dans le réfectoire. Seulement, je n'avais pas prévue manger à cette heure. Mais bon, maintenant que j'étais ici, autant y rester. Une fois ce que l'on pourrait qualifier d'un repas équilibré dans les mains, je commençais à chercher une table. Seulement, je n'avais pas trop envie de compagnie pour l'instant, oui pour une fois vous me direz ! Moi qui suis tellement joyeuse et ne supportant pas être seule, je dois bien avouer que j'avais plus envie de liberté. Tout comme mon égaux... Je ne vis qu'une place de libre, au beau milieu d'un groupe de garçons. Je m'y dirigeais, arborant une mine joyeuse tout de même. Je demandé alors à un jeune homme si je pouvais m'asseoir.

-Je peux ?

Je souriais en coin, comme à mon habitude. J'avais l'impression de le sortir de ses pensées. Même si mon envie n'était pas à la compagnie ce jour, je ne pouvais m'empêcher de garder mon air joyeux et sociable. Je jetai un coup d'œil discret au jeune homme, attendant une réponse. Puis mon regard se dirigea vers la fenêtre. Pourquoi ne pas laisser mon double prendre le contrôle un jour ? De peur de ne pas redevenir humain ?

Il dévisagea longuement la jeune femme d'un oeil qui ne se voulait pas inquisiteur, juste passablement curieux, même si son ennui transgressait toutes ses autres émotions. Un sourire au bord des lèvres, elle attendait polie, une réponse de sa part. Géniale...Peut-être croyait-elle qu'il était avec la bande de garçon d'à côté.
La seule place libre se trouvait en face de lui, il poussa doucement la chaise du pied:

- Je t'en pris!

Puis il reporta son attention sur la fenêtre, grande baie vitrée, c'était une des seules choses qu'il lui plaisait dans ce réfectoire, ces larges ouvertures vers le mond extérieur. Mathéo avait capté le regard de la jeune femme, qu'espérait-elle trouver au dehors? La liberté...oui...mais à quel prix!
Il croqua de nouveau dans sa pomme, observant d'un oeil morne les aller et venus des étudiants. Cette vie n'était pas la sienne, il en était persuadé. Mais l'idée de se transformer, quelque part, l'exaltait tout en le laissant dans une peur étrange. C'était un monde inconnu, où il pouvait aller, sans condition de frontière, avec tout l'espace du ciel pour lui seul...mais quelque chose l'en empêchait, quelque chose l'empêchait de déployer ses ailes, et il mettrait vite le doigt dessus.

Je regardais le jeune homme, qui ne semblait pas réagir plus ça. Mais finalement il poussa la chaise et je pouvais m'asseoir.

-Merci.

Je posais alors mon coude sur la table et ma tête dans ma main. Regardant mon plateau où tout ce qui était dedans n'avais pas l'air appétissant. Contrairement aux habitudes, je ne cherchais pas à parler, je ne cherchais pas à savoir si ce garçon qui avait l'air perdu dans ces pensées était avec la bande à coté. Tien en parlant de la bande, ils étaient bruyants, peu discret et surtout lourd. Moi qui avait envie de calme. M'armant de ma fourchette, je regardais cette purée très peu attirante, je finis par faire tomber ma fourchette dedans sans grande surprise. Je poussais alors l'assiette dans un coin du plateau. Je n'avais pas faim c'était bien vrai, mais je ne savais pas ce que je voulais non plus. Mon attention revint sur le jeune homme, je le détaillais en quelques regards discret. Puis un silence s'installa quand la bande de garçon d'à coter s'en alla. Un silence plombant ? Peut être, peut être pas... Mais je finis tout de même par le briser.

-Moi c'est Abby et toi ?

Je me redressais et regardais le jeune homme en face de moi, qui lui regardais quelque chose d'invisible dehors. La liberté ? Tout les animaux en rêve et c'est donc présent au fond de chacun des personnes de cette école.

Le ciel au dehors avait pris une teinte grise, ce qui ne fit rien pour arranger le moral du garçon. De lourds nuages et un soleil absent, il n'en fallait pas plus pour le faire sombrer dans ses idées noires. La journée était loin d'être finie et Mathéo étouffait entre ces murs. Mais l'idée de sortir, sans rien connaitre du monde extérieur l'intimidait un peu. Il ne connaissait rien, ni la culture, ni les lieux et sa connaissance de la langue française parvenait tout juste à garder sa tête hors de l'eau.
Il en était là de ses réflexions lorsque la dénommée Abby se présenta, le ramena à des instants plus présents.
Il se tourna vers elle et s'y interessa un peu plus, chose qu'il avait bien ommise en oubliant jusqu'à son existance, ce qui ne lui arrivait pas souvent lorsqu'il avait devant soi un si jolie minois.
Il posa sa chaise qu'il avait laissé sur deux pieds et s'approcha de la jeune femme, posant ses coudes sur la table:

- Mathéo! Mat' c'est comme tu veux!

Il sourit lorsqu'il vit le peu d'interêt qu'elle portait à sa pauvre assiette ridicule. C'est vrai que les repas des refectoires n'avaient jamais été réputés pour le nourriture. Un sourire au coin des lèvres il le lui fit remarquer:

- J'aimerais bien sortir un de ces jours, histoire de manger autre chose que...ça!

Quand je me présentais, le jeune homme sembla sortir encore une fois de ces pensées et je soutenais alors son regard sans grande difficulté. N’étant pas du genre timide ou réservée, je ne me pose pas de questions et n’hésite pas dans les actions que je peux entreprendre, alors fixer n’importe qui n’importe où n’est pas un problème pour moi, loin de là ! Je saisie ma pomme et croquais dedans, mais elle était bien trop acide pour moi, alors je la déposais « délicatement » dans mon assiette.

-Eh bien enchanté, jeune homme, Mat’ !

Je lui souris le plus simplement du monde, un sourire que j’avais souvent sur les lèvres qui montrait ma joie de vivre. Ma mauvaise humeur et mon envie de solitude m’avait quitté. Et quand la jeune homme dit qu’il aimerait bien sortir, j’eus un grand sourire, un peu malin. Je semblais réfléchir pendant quelques temps. Puis je regardais dehors, il ne pleuvait pas mais le soleil se cachait doucement derrière les nuages. Mon attention retourna vers le jeune homme.

-Eh bien, c’est une bonne idée. Autant la mettre en pratique !

Je lançais un regard vers ce plateau plutôt dégoutant et qui ne me tentait pas le moins du monde. Je fis signe au jeune homme en face de moi que l’on pouvait aller manger ailleurs, on avait le temps. Je me levais, souriant au jeune homme.

-Allons-y !

Oui, car l’ambiance était trop au brouhaha et cela me tapait sur les nerfs. Autant aller au McDo où autres, ce sera gras mais meilleur que ça car vu ce que j’allais manger dans ce plateau, je serais tombée dans les pommes avant la fin de la journée.

Sans un regard pour son plateau il accepta la proposition d'Abby. Avant même qu'elle l'eut formulé un sourire s'était dessiné sur ses lèvres et il avait compris. Ce pétillement dans les yeux dont il s'habituait déjà. Les yeux sont le reflet de l'âme non, et la jeune femme semblait être plus joyeuse à présent, ce qui d'ailleurs était assez similaire pour Mathéo.
Se levant préstament il fit glisser son plateau, par la grille aménagée, gardant seulement sa pomme. Il s'arrêta à la porte du réfectoire, une main posée sur le mur. Une fois qu'elle l'eut rejointe, il ouvrit la porte et s'effaça pour la laisser passer:

- En route pour la liberté.

Il étouffait ici, et c'est avec un soulagement presque palpable qu'il referma derrière lui la porte de ce tumulte. L'air frais du dehors lui redonna force et conviction et il sourit à la jeune femme, légèrement géner:

- Je ne connais pas vraiment le coin. Alors...c'est toi la guide!

Mettant les mains dans les poches de son vieux jean, il hésita à sortir son paquet de cigarettes mais y renonça. Depuis sa transformation, il sentait la part animal rejetée cette fumée dont il ne pouvait plus se passer étant ado. Le faucon prenait trop de place, il le dévorait chaque jour un peu plus, c'était pour cela qu'il était venu, et non pas pour suivre de stupides cours, ça il aurait très bien pu le faire chez lui, et en espagnol!

Je prenais mon plateau et suivais le garçon vers l'endroit où tous les plateaux s'en allaient, pour une vie meilleure ? Un cycle recommençant presque tous les midis, un cycle qui ne s'arrêterait pour ce petit plateau que lorsque un élève l'aura écraser par terre et l'aura exploser en mille morceau. Qu'elle vie... Je suivais ensuite le jeune homme vers la sortie, quand il me tenu la porte, je lui fis un sourire de remerciement et regardais ensuite dans le couloir. Il n'y avait personne, tous les élèves et tous les profs devaient être en train de manger au self.

-Eh bien, l'on pourrait aller au McDo =)

Je souris et semblais réfléchir ensuite. Bon ce n'était pas pour savoir comment sortir du lycée, nan y'a pas de problème pour ça mais c'est plutôt pour la suite. Je n'ai pas une grande mémoire et en plus, j'ai un sens de l'orientation quasi iinexistant Même si j'y étais aller une fois, je n'étais pas vraiment capable d'y retourner comme ça en un claquement de doigt.

-Eh bien, j'y suis déjà aller une fois mais je suis pas sûr de savoir exactement où il se trouve.

Je mis également mes mains les poches de ma veste grise. En dessous de ma veste, j'avais un T-shirt noir avec des inscriptions blanche. J'avais aussi un short blanc et des collants noirs et pour chaussure, j'avais des converces blanches. Je finis par commencer à marcher dans le couloir qui menait vers la sortie, lançant un regard au jeune homme pour l'inviter à me suivre.

[ je fais un autre sujet au MacDo?]

l]Ouai =) ]

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