Je me baladais sans vraiment savoir où j’allais. J’avais mes écouteurs dans les oreilles et j’écoutais Pascale Picard, Gate 22. J’adorais cette chanson, je connaissais maintenant les paroles par cœur. Marchant les mains dans les poches, murmurant les paroles. Je ne savais pas vraiment pourquoi mais cette chanson me rappelait les plus mauvais souvenirs de ma vie. Même si cela me rendait très triste, je continuais à écouter ces paroles. Je me souvenais de cette soirée horrible où j’attendais que mes parents rentrent, ils étaient censé aller chercher mon petit ami. Mais ils ne sont jamais arrivés. Si un de mes parents avait survécu lors de l’accident, je ne sais pas si je lui aurais pardonné d’avoir tué mon copain… Et si il n’y avait jamais eu d’accident ? Je ne serais sûrement pas ici mais je n’apprendrais pas non plus à contrôler ce don. Le long d’une vie, il y a beaucoup de si… Je passais une main dans mes cheveux, pas vraiment concentrer au chemin que je prenais. Je marchais le long des chemins de gravier, sans vraiment penser, les paroles de la chanson presque à fond. Je manquais de me prendre une mamie, celle-ci manquait de me frapper avec son sac à main. Je n’étais pas vraiment d’humeur à protester. Je laissais donc cette grand-mère m’engueuler sur le fait que je flâne au milieu du chemin sans me pousser quand quelqu’un comme elle, c’est à dire d’au moins 150 ans, voudrait marcher tranquillement dans le parc. La vielle femme me reprochait de souffler et de ne pas enlever mes écouteurs quand elle parlait. Puis finalement, elle s’en allait sans plus rien dire. Je levais les yeux aux ciels et reprenais ma marche, quittant le chemin de gravier pour aller marcher sur l’herbe. Ne regardant pas où j’allais, je finis par remarquer que j’allais marcher sur un jeune homme qui était allongé sur le sol.
-Oups, pardon !
J’étais habillée d’un short noir avec une chemise blanche et un veston noir. J’avais des converces blanches, un long collier d’étoiles noirs et une chaîne en guise de bracelet au poignet droit. Je souriais, un petit sourire en coin, qui avait l’air un peu triste finalement. Un des écouteurs tombait de mon oreille, je regardais autour de moi pour voir à peu près où j’étais dans le parc parce que j’avais marcher sans vraiment savoir où j’étais.