Tsuki fermait les yeux, se refusant à voir la scène, qui n'avait, certes, rien de normal mais elle commençait à en avoir l'habitude. La respiration saccadée, la japonaise luttait contre elle-même sans plus penser à ce qui se passait autour d'elle. Elle s'isola automatiquement, oubliant ce qu'elle entendait, voyait ou sentait. L'animal était là, au fond d'elle. Il voulait sortir. Il voulait communiquer. Il en avait tout simplement marre de rester coincé au fond d'elle et la seule chose qu'il voulait, c'était sa liberté ! Aaaah, les bons moments de complicité avec la jeune fille, dans sa jeunesse. Il pouvait alors sortir quand il voulait, les deux être ne formaient alors plus qu'une seule entité. Mais depuis qu'il lui avait sauvé la vie, plus rien. Elle refusait de le revoir. De se faire aider. Il s'était alors tenu tranquille pendant longtemps, pendant plusieurs années. Tsuki pouvait lui demander tout ce qu'elle voulait, il regrettait, bien sûr, les sorties nocturnes, mais ne voulait que son bonheur. Enfin, en quelques sortes, aussi le sien.

Mais voilà que, alors que la jeune fille se transformait, Tsuki avait pris peur. Un gros coup de frayeur. De plus, c'était dû à une transformation ! Il y avait eu, pour la première fois depuis qu'elle avait décidé de l'oublier, une grosse divergence de point de vue. Il voulait sortir. Là, maintenant, tout de suite. Et Tsuki avait beau essayer de le raisonner, il ne voulait rien entendre.

La jeune femme sentit soudain une chaleur sur son épaule. Elle ouvrit les yeux, toute étonnée et écouta le professeur toute tremblante. Les paroles sonnaient creux, elles rentraient dans une oreille pour ressortir par l'autre. Tsuki gardait les yeux ouverts, mais elle ne voyait plus rien, n'entendais plus rien ne ressentait plus la froideur de la chaise sur laquelle elle était, ni la chaleur des mains de l'homme sur ses joues.

Doucement, elle replongea au fond d'elle-même. La "chose" la torturait. Elle voulait sortir. Tsuki referma les yeux et arrêta de trembler. Ce fut à ce moment-là que le professeur s'écarta d'elle et la jeune femme saisit ses oreilles dans ses mains. Il y avait tant de bruit, tant de monde... Besoin d'air.

Elle se leva et s'écarta de sa table et des deux félins, l'un en face de l'autre. D'autres élèves étaient rentrés entre-temps. Tsuki n'en avait strictement rien à foutre, elle avait besoin d'air.

Se dirigeant vers la fenêtre, elle décolla enfin ses mains de ses oreilles et ouvrit celle-ci. Besoin de respirer...

Elle ferma les yeux et inspira à fond. La chose qu'elle désirait depuis longtemps. Un bonheur qu'elle ne supportait plus d'oublier, une sensation qu'elle ne supportait plus de refouler. Besoin de...

Tsuki grimpa d'un geste vif sur le bord de la fenêtre et, sans un regard en arrière s'élança, se transformant comme elle avait toujours su bien le faire et une magnifique petite chauve-souris s'échappa du cours pour battre tranquillement de ses petites ailes dans la cour du lycée.

Elle avait besoin de voler.

[ Waw, désolée, petite impro c'est sorti tout seul ^^ J'ai foutu encore un peu plus le bazar dans le cour, mais bon, j'en avait trop envie ! ]

[Notes: °Pensées° / Paroles. Voici les codes que j'utilise ]

• Voyant a quel point le cours devenait fou, Lumicius se demanda si cette école était bien pour lui.
  Tsukimi était bien sur en train de flipper, comme pas mal d'autres, mais il y avais aussi 2 mec qui étaient arrivés en retard. Personne ne les avait remarqué, excepté lui,n apparement. Il les regarda, d'un air sombre, mais intéressé. Il n'était donc pas le seul homme ici. Enfin une bonne nouvelle. Et il se la jouaient beau gosses en plus, donc ils devraient attirer pas mal de filles loin de lui. De plus, au vue des cernes bien visibles, ils devaient surement sortir d'une fête; il ne lui faudrait donc que très peu les fréquenter. Il se ré-adossa à sa chaise, et vit que la louve avait l'air de souffrir d'un mal externe. Lumi se souvint qu'il avait un portable dans sa poche, et qu'il s'amusait à mettre un ultrason pour faire fuir ceux qui pouvaient potentiellement l'embêter. Il arrivait à les entendre sous sa forme animale, sans gêne pour lui, mais pas dans son état normal. Cependant, cela pourrait peut-être affecter d'autres animaux... Il regarda donc son téléphone, et jura contre lui en voyant que ce son tournait en boucle depuis une durée indéterminée. Il arrêta donc immédiatement son téléphone, et espéra que cela calmerait l'animal en furie, si c'était bien son portable l'origine de son énervement.
  
  
• Il s'aperçut alors que Tsuki avait disparu. Il la repéra sur le bord de la fenêtre et la vit tomber dans le vide. Un frisson parcouru son dos. C'était forcément un animal qui pouvait voler. Sa vie était donc en danger s'il se transformait contre son gré dans ce lieu. Surtout que cette fille, elle le connaissait, c'était vraiment mauvais pour lui. Il se ressaisit, et se dirigea vers la fenêtre. Il ne voyait rien. Puis, en se concentrant, ses yeux s'habituant peu à peu au soleil levant, il vit une petite chauve-souris. L'avantage n'était alors pour aucun des deux côtés. L'un pouvait manger l'autre sans soucis, s'il l'autre tombait dans un piège.
  
  
• Il regarda ensuite Josh' Evens, et vit qu'il tentait de stopper les saignements d'une fille.
  
  
  
  °Ah la gourde ! elle à même f****e du sang sur le mur... ele est vraiment pas douée... franchement !
  
  
  
  
• Puis il se souvint de ce qu'il voulait faire. Il se dirigea vers ce prof', attira son attention et lui montra la fenêtre.
  
  
  
  Y'en a une dehors, je crois que c'est plus important que cette ab... euh, que cette fille qui s'est ouvert un doigt et qui à... par... Mégarde... fichu du sang sur le mur.
  
  
  
  
• Il avait bien accentué son mot essentiel en regardant la jeune fille d'un air glacial. Il l'emmena d'ailleurs de force s'assoir sur une chaise, fouilla dans une de ses innombrables poches interne, et sorti un petit sac de velours noir. Il sorti de ce sac un pansement et lui mit au doigt.
  
  
  
  °Le vieux avait raison. Faut toujours avoir des pansements sur soi. C'est toujours utile°
  
  
  
  [J'ai retrouvé mon inspiration héhéééé]
  

Tsuki était partie, disparut le cours, disparut les élèves, disparut les profs et tout ces trucs chiants qui l'empêchaient de vivre sa vie à fond. Elle planait.

La Chauve-Souris en elle avait enfin réussit à la dominer et du même coup, l'avait ralliée à sa cause. La jeune fille ne s'était pas transformée depuis des années, et ce vol débuta par une chute libre vers la pelouse de l'école. Un peu déroutée par autant de changements, elle ouvrait grand ses oreilles et tentait par n'importe quel moyen de savoir où elle était et comment s'en sortir.

Arrivée à un ou deux mètres du gazon, l'animal réussit enfin à redresser son vol désordonné et à planer sur une légère distance avant de se remettre à battre des ailes et tenter de se repérer. Tout était déformé, aucun de ses sens n'étaient les même quand elle était transformée ou humaine et cela, elle l'avait oublié depuis le temps. Voler n'était pourtant pas compliqué et elle finit rapidement par reprendre le contrôle de ses mouvements et se laissa porter par une légère brise pour se placer à l'ombre, en rentrant du même coup sous le préau.

Le soleil lui brûlait les yeux et la peau et ses oreilles étaient très sensibles aux ondes émissent par les bruits de conversation qui sortaient des fenêtres ouvertes du bâtiment. La plupart des chauves-souris étaient nocturnes et celle de Tsuki faisait partie de cette branche-là.

Le préau n'était pas grand, Tsuki en fit vite le tour et elle et son animal qui, actuellement, étaient en parfaite symbiose, décidèrent d'un commun d'accord de ressortir dans la cour, malgré le soleil. Envoyant toujours ses ondes, elle ressentit la présence d'un humain non loin d'elle et la Chauve-Souris monta plus haut instinctivement. Il n'y avait pas d'animal dans la cours. Rien à manger. Rien à faire à part voler sous ce soleil qui lui meurtrissait le corps et lui donnait un mal de tête amplifié par son manque de sommeil habituel.

Tsuki sentit alors une trouée fraîche, comme une sorte de bouche d'aération de l'extérieur. Un endroit sec et frais, sans soleil et beaucoup plus calme que la cour où chaque fenêtre ouverte lui donnait mal à la tête. Elle se laissa porter par un tourbillon d'air chaud et en quelques battements d'ailes, se retrouva sur l'encadrement de la fenêtre de ce qui était censé être son cours.

La Chauve-Souris accepta de se poser mais Tsuki n'arriva pas à la faire rentrer à l'intérieur. Elle se méfiait toujours et voulais rester sous cette forme le plus longtemps possible.

La tête repoussante de l'animal agita ses grandes oreilles et sonda la classe, détectant plusieurs dizaines de personnes capable de bouger. Deux ou trois seulement à la limite capable de l'attaquer. L'animal se basait sur le fait qu'ils soient assis ou debout, et hésitait à mettre la louve dans le lot. Elle écarta et referma ses ailes deux ou trois fois, sur le qui-vive, prête à s'enfuir si quelqu'un cherchait à l'attraper.

C'est vif une chauve-souris.